Porcelaine

 
 
A la fin du moyen age lorsque les premiers marchands Italiens ramenèrent des porcelaines de Chine,
ils n'imaginaient sans doute pas quel défit technique allait se poser aux potiers et ingénieurs
durant des siècles pour créer une céramique de même qualité.
Ces même marchands, croyant que ces assiettes et ces vases étaient fabriqués à partir
d'un coquillage connu pour sa ressemblance avec la vulve de la truie (Porcella en latin),
donnèrent le nom de Porcellana (porcelaine) à ce nouveau matériaux céramique.
 
La porcelaine devint alors à la céramique,ce que la soie est au textile…

A cette époque la poterie en Europe était très loin techniquement de pouvoir produire une pâte blanche et translucide
comparable à l'union magique d'argile blanche et de verre. Les Chinois de leur côté ne se posaient pas tant de questions.
Ils jouissaient d'une très chanceuse géologie avec la montagne Kao-Ling : un heureux mélange de kaolinite et de pegmatite
fondant vers les 1250° se transformant en une belle porcelaine naturelle.

Il faudra attendre le 18ème siècle pour que les potiers européens percent ce secret en procédant
à de savants mélangent pour mettre au point les premières porcelaines.
Pour la petite histoire, l'ingénieur allemand Böttger découvrira par hasard une argile blanche vitrifiable à 1400°
en voulant fabriquer des creusets pour la fusion du métal.
Les accidents de cuisson et le hasard sont souvent à l'origine de découvertes en céramiques.
La première manufacture fut fondée à Meissen en 1709. Plus tard en 1767 les premières porcelaines seront produites en France à Sèvres.

Deux types de d'argiles sont utilisé : la porcelaine dure cuite à 1400°
et la porcelaine tendre qui par ajout de feldspath et de craie permet une cuisson à 1250°.
 
 
 
L'argile à porcelaine étant très peu plastique, la mise en forme par tournage reste limitée.
Il faut alors recourir à d'autres techniques de façonnage comme le coulage ou le calibrage
qui permettent ainsi un meilleur séchage en s'ouvrant sur des formes géométriques carrées cylindriques ou sculpturales.

Par imitation au modèle Chinois, les porcelaines européennes sont souvent restées blanches avec décor.
Toutes fois c'est une erreur de penser que le produit fini est obligatoirement blanc.
Du fait de la présence de fer quasiment nul dans la pâte, la porcelaine a
la propriété de rester d'une blancheur immaculée aussi bien en cuisson oxydante qu'en cuisson réductrice*.
Tandis que l'argile à grès de son côté, devient très sombre en réduction.
Cette qualité est très importante pour l'émail Céladon qui demande
justement une atmosphère de cuisson très réductrice pour obtenir cet effet de jade opalescente
laissant transparaître cette caractéristique clarté lunaire de la porcelaine.

 

 

 

service à thé

Les émaux

théière carrée
 
*cuisson réductrice : la présence dans le four d'une atmosphère chargée de carbone provoque le changement de formule
et de couleur des oxydes colorants de l'émail. Le fer donnant un ocre jaune en oxydation, peut alors donner du vert allant jusqu'au bleuté en réduction.
Le cuivre donnant du vert, peut virer au rouge.
 
Tradition française: les noces de porcelaine correspondent à vingt ans de mariage !
 
© copyright François Jarlov, Rivages Lointains.

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