" Il nous
semble que
C'est vers onze heures du matin,
Que le bleu des céladons
Eclairé par les rayons du soleil
Apparaît dans toute sa beauté "
MIURA Koeiji
Certains poètes
chinois ont comparé le céladon à la couleur
du ciel après la pluie.
Ou bien encore
aux tons incertains du vert et du bleu gris de la mer.
Si cet émail
a inspiré autant d'évocations poétiques,
c'est qu'il suscite une émotion certaine auprès
des amateurs de céramiques.
Techniquement, le céladon est une couverte contenant un
faible pourcentage de fer provenant de cendres ou d'oxydes.
Ces éléments
sont incorporés à l'émail lors de sa composition.
Bernard Leach,
célèbre céramiste anglais, racontait que
selon les Japonais,
un beau céladon
nécessite quarante heures de broyage.
C'est la cuisson
entre 1250 et 1300 degrés en forte réduction qui
fait apparaître la couleur jade,
avec toutes
les variantes que connaît son histoire.
En effet le céladon est très ancien en Chine, mais
il atteint une perfection à l'époque des Song (960-1279
après J.-C.).
Cette technique
se répand ensuite à travers la Corée, la
Thaïlande,
le Vietnam
puis le Japon où chaque génération de potier
y a laissé son empreinte.
Aujourd'hui encore, le céladon garde une place de choix
dans les couvertes céramiques.
Certains potiers
et amateurs d'émaux sensibles se laissent encore séduire
par la magie
de sa couleur ni grise ni bleue ni verte, mais toutes à
la fois.
François
Jarlov, Extrait du livre "Sous le pont flottant des rêves".